À Roland-Garros, on les chasse à l’aide de faucons ; à Reims, on pétitionne contre leur gazage ; à Roanne, il est interdit de les nourrir sous peine d’amende… « [Ils] envahissent les terrasses, un fléau pour les restaurateurs », titre Midi Libre. Les pigeons ne sont pas les bienvenus en ville, mais ils y sont très présents, de Toulouse à Helsinki, du Cap à Tokyo, Los Angeles ou Lima. Au point que le sociologue new-yorkais Colin Jerolmack, auteur d’un livre sur le sujet, a qualifié d’« oiseau global » celui qu’on surnomme aussi parfois le « rat des airs ». Pollution, trafic automobile, chaleur urbaine, bétonisation, fréquentation humaine… L’oiseau de quelque 300 grammes, au cou moiré et à l’œil cerclé de rouge, semble tout supporter – granivore converti à l’omnivorisme, il ne subit même pas la baisse des populations d’insectes, contrairement à de nombreux bipèdes à plumes. « C’est un cas d’école. On le retrouve sur les cinq continents : il est l’oiseau urbain le plus commun à travers le monde »,confirme l’écologue Julien Gasparini.
Article issu de notre numéro 59 « Sabotage : on se soulève et on casse ? », en kiosque, librairie et sur notre boutique.
Le pigeon biset (Columba livia)est un emblème de ce qu’on appelle « l’homogénéisation biotique »,c’est-à-dire un phénomène par lequel des milieux différents se mettent à partager les mêmes espèces. Ainsi, la...