« Nous voulons être le havre de paix où vous pouvez explorer, être stimulés, vous amuser, vous détendre. Et nous ne voulons aucune polémique liée à l’exploitation des données de nos utilisateurs avec la publicité. » En janvier 2020, le message de Reed Hastings, PDG et fondateur de Netflix, se veut clair et la sentence apparemment irrévocable. Jamais, ô grand jamais, sa plateforme ne ménagera la moindre place à des annonceurs qui risqueraient de fissurer le doux cocon dans lequel les abonnés de la plateforme peuvent se lover pendant des heures, navigant d’un épisode à l’autre sans être rappelés à leur condition de consommateur.
Article à retrouver dans notre hors-série « Manuel d'autodéfense intellectuelle » avec François Bégaudeau, en kiosque, librairie et sur notre boutique.
Et pourtant, deux ans plus tard, Hastings abandonne la bataille, admettant avoir commis une « erreur ». Voilà que le « havre de paix » ouvre ses portes à la publicité. L’inflexion opérée par Netflix a un objectif clair : être en mesure, grâce à ces revenus publicitaires, de proposer des formules d’abonnement moins onéreuses susceptibles d’attirer des téléspectateurs jusqu’à présent sourds à ses sirènes. Objectif atteint. Après un début d’année 2022 marqué par une baisse du nombre d’abonnés – une première dans son histoire – et la dégringolade du cours de son action, Netflix hume à nouveau le parfum entêtant de...