Pour l’année 2016, Ipsos Global @dvisor a demandé aux habitants de 25 pays différents leur sentiment quant à l’avenir. 62% d’entre eux sont pessimistes. En France, ils sont 80% à penser que leur pays va dans la mauvaise direction. Bonjour tristesse.
Formé au coaching individuel et collectif ainsi qu’à la médiation, Christophe Genre-Jazelet a récemment publié un guide pour voir la vie du bon côté. “La pensée positive est à la fois une philosophie, un art de vivre, et un outil de développement professionnel et personnel”, annonce-t-il dès la préface. Il nous prouve que c’est accessible à tous, alors nous avons pioché cinq conseils pour arrêter de se morfondre et commencer à regarder le beau plutôt que le moche.
1. Soigner son hygiène de vie
Être positif, ça commence par prendre soin de soi. Il est parfois bon de rappeler quelques lieux communs, alors on ne va pas se priver.
– D’abord, la santé, c’est le sport ! Il paraît que pour soigner les dépressions légères, 30 minutes d’effort physique modéré par jour sont aussi efficaces que les psychotropes habituellement prescrits. Le choix est vite fait.
– Dormir bien, c’est aussi le début du bonheur. Essayer d’être positif et bienveillant quand on est fatigué, ça ne mène souvent pas bien loin.
– On ne le dira jamais assez : ce que vous mangez, c’est ce que vous êtes, donc choisissez bien.
– Enfin, on ne veut pas non plus mettre la pression. Prenez aussi du bon temps et marrez-vous ! Le rire libère plusieurs hormones qui ont notamment pour effet d’activer nos défenses humanitaires. C’est clairement notre remède préféré.
Vous cochez déjà toutes les cases ? Il y a encore une façon d’aller plus loin, avec la méditation. Non, ce n’est pas réservé à quelques bonzes reclus dans de hauts monastères tibétains. Dans un Occident qui va de plus en plus vite, il se développe une forme de méditation plus accessible, dite “de pleine conscience”. Il s’agit simplement d’ouvrir ses récepteurs pour accueillir les sensations qui se présentent, sans forcément chercher à focaliser son esprit. Cette pratique permet de nous renvoyer à nos propres ressentis pour mieux se comprendre et comprendre le monde.
2. Utiliser la forme affirmative
Les Français sont assez bons à la négation. Même quand quelque chose est “génial”, on dira que c’est “pas mal”. Pour devenir plus positif, il faut parler à l’affirmative. Faites le test : allez chez votre pâtissier avec l’intention d’acheter une tarte aux fraises, et dites : “Je ne veux pas un gâteau au chocolat”. L’interlocuteur a des chances d’interpréter le contraire de votre demande. L’inconscient fonctionne de la même manière : avec des formulations négatives, on arrête son esprit précisément sur ce dont on ne veut plus. Le vocabulaire qu’on choisit a beaucoup d’impact sur son état mental. Ainsi, si vous souhaitez “arrêter de fumer”, essayez plutôt de tourner votre résolution autrement : “Je veux respirer librement et améliorer mes capacités physiques”. Au lieu de vous plaindre de “tous ces problèmes”, allez-y franco : “Je suis en train de trouver des solutions efficaces pour améliorer ma situation”. Et bah voilà !
3. Se donner de nouveaux objectifs
Se donner les moyens d’atteindre ses objectifs personnels commence déjà par adopter une nouvelle façon de voir la vie. Nos principales limites sont souvent nos propres croyances, qu’on nous a inculquées ou que nous avons construites sur des expériences passées. Or, l’être humain n’est pas programmé par défaut, et il est possible de changer.
Pour conduire votre esprit vers plus de positivité, il existe une méthode facile : constituez des “bouquets de phrases positives”, comme s’il s’agissait de fleurs, composés d’affirmations qui vous tirent vers le haut. Cela peut aller du très général (“chaque jour et à tous les niveaux, je vais de mieux en mieux”) au plus concret (“je ne mange que ce qui est bon pour moi”).
À être positif, on réussit mieux sa vie. Certes, ça dépend de son but. Si on ne cherche qu’à devenir riche, c’est possible, quel que soit son état d’esprit. Mais les gens positifs réussiront dans une ambiance plus agréable, dans une atmosphère d’entraide et de coopération, entourés de personnes intéressantes.
4. Filtrer seulement le beau
Scène classique. Votre voisin écoute encore sa satanée musique d’opéra alors qu’il est tard. Vous lui demandez de faire moins de bruit car vous essayez de dormir. Il accepte de baisser le son, mais le lendemain, rebelote. Il l’a évidemment fait exprès, il se moque du monde.
En fait, beaucoup de choses dépendent de notre façon de regarder et d’interpréter la situation. Votre voisin ne sait pas que vous vous levez à 5h45. Pour lui, il n’est que 22h et ce n’est pas tard du tout. Plutôt que de reconstruire une compréhension faussée de la situation, il vaut donc mieux partir de l’idée que les gens ont rarement une véritable intention de nuire. Tentez l’exercice : cherchez quelle était l’intention (positive) de celui qui vous a récemment fait du tort. Ou comprenez pourquoi il agit comme cela. Cela pourrait apaiser les ressentis.
Si vos interlocuteurs sont dans la colère, la vengeance, la mesquinerie ou la méchanceté, vous avez tout de même intérêt à filtrer les pensées qui vous atteignent pour ne pas vous laisser polluer. Certains iraient jusqu’à conseiller d’éviter de fréquenter les gens négatifs, geignards ou cyniques. Délicat lorsqu’il s’agit d’amis ou de membres de la famille. Pas besoin alors de se transformer en assistant psychosocial pour essayer de les changer ; en modifiant déjà votre propre perception des événements, c’est un grand pas vers la positivité.
5. Donner, recevoir, remercier
Les gens positifs ne sont pas plus naïfs que la moyenne. Au contraire. S’ils sont généreux, ils savent pourquoi ils donnent. Ils sont convaincus que même s’ils sont “perdants” dans une transaction aujourd’hui, il seront gagnants demain. Le retour n’est pas forcément financier, on peut aussi se contenter d’un sourire.
Inversement, vous avez aussi le droit de demander sans toujours vous sentir redevables. Et ceux qui vous aideront volontiers pourraient même apprécier que vous leur offriez la chance de se sentir utiles.
N’oubliez pas, enfin, de remercier. Que ce soit par simple politesse ou par véritable gratitude, cela renforce la relation avec ceux qui vous entourent. Créer de bons liens avec les autres est fondamental, car la collaboration dans la bonne humeur permet de réaliser de plus grandes choses.
Et si je prenais la vie du bon côté ! Les secrets de la pensée positive, Christophe Genre-Jazelet, sous la direction de Stéphanie Brouard, Paris, Eyrolles, 2016, 165 pages, 14,90 €
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