Longtemps méconnus du grand public, les méfaits de la pêche industrielle sont aujourd’hui de notoriété publique et les organisations environnementales s’acharnent à mettre en lumière les agissements des myriades de bateaux-usines chinois, taïwanais, espagnols et français qui pillent les eaux internationales, profitant de réglementations souvent floues et difficilement applicables compte tenu de l’isolement des zones où ces navires opèrent. À ce jour, la pêche industrielle se pratique sur plus de la moitié des océans, et les Nations unies rapportent qu’un tiers des stocks de poissons dans le monde relève d’une surexploitation (1).
Dans les eaux du golfe Persique, plus de 85 % des populations de poissons les plus appréciés auraient déjà disparu selon l’Environment Agency - Abu Dhabi (EAD), non pas par les filets des chalutiers internationaux, interdits par les gouvernements de la région, mais par les hameçons de la pêche côtière artisanale qui alimente une population en croissance constante depuis les découvertes, il y a un demi-siècle, de gisements pétroliers et gaziers parmi les plus importants au monde. Symbole de ces changements depuis 1999, le Qatar – un émirat grand comme l’Île-de-France – a vu sa population quadrupler et la pêche tripler afin de satisfaire une consommation de 22 kilos de poissons par an et par habitant. Face à la pression qui s’exerce sur ses ressources marines, l’Émirat a cessé de...