Cet article est issu de notre hors-série L'écologie ou la mort, avec Camille Étienne rédactrice en chef invitée. Disponible en kiosques, librairies et sur notre site.
« J’avais l’estomac constamment noué en lisant les informations. » En mars 2019, Julia est traversée par un sentiment très fort : l’angoisse liée à l’urgence d’agir face à la catastrophe climatique. À l’époque, cette lycéenne est tout juste âgée de 16 ans, et une figure l’inspire, celle de Greta Thunberg. Quelques mois plus tôt, lors de la COP24 en Pologne, le ton assuré, le regard froid, déterminé, et le verbe sans concession, la jeune Suédoise a sommé les leaders du monde entier de se réveiller. Dans son sillage, des milliers d’adolescents s’organisent pour contraindre les gouvernements à lutter activement contre le réchauffement climatique. Très vite, le mouvement essaime partout en Europe. À Bordeaux, Julia et ses camarades se mettent en grève chaque vendredi pour protester contre l’inaction des pouvoirs publics dans le cadre des « Fridays for Future ». En Allemagne, en Belgique, aux Pays-Bas... des jeunes descendent dans les rues et se rassemblent devant les parlements ou les ministères de l’Écologie. En interpellant des adultes, ils renversent la hiérarchie habituelle et les rappellent à leurs responsabilités. Greta Thunberg devient la métonymie d’un mouvement inédit et joyeux – les slogans inscrits sur leurs pancartes en...