Soirée de gala au Gaumont-Palace. Ce 6 octobre 1960, cinq mois après le triomphe de Ben-Hur aux Oscars, Charlton Heston arrête enfin son char à Paris. L’épopée antique de William Wyler est l’événement de la rentrée pour l’un des plus grands cinémas au monde, à quelques pas de la place de Clichy. Ce sont environ 3 500 spectateurs qui se sont empressés de se rendre dans cette cathédrale dédiée au 7e art pour river leur regard à l’écran de 23 mètres de long. Ces quelques lignes ont peut-être soudainement éveillé votre désir de passer les prochaines heures en compagnie de Judah Ben-Hur ? Après tout, rien ne vous empêche de refermer ce magazine, d’allumer votre télévision ou de vous saisir de votre smartphone et de commencer le visionnage en moins de deux minutes. Sur YouTube, la location ne vous coûtera que quelques euros. Les habitués de la plateforme MyCanal y avaient d’ailleurs accès, encore récemment, grâce à leur abonnement. Sans compter les autres voies que vous seriez tenté d’arpenter hors des sentiers de la légalité. Si vous êtes toujours là, à tenir ce hors-série entre vos mains, vous vous demandez certainement où compte en venir l’auteur de ces lignes. Il ne s’agit pas d’ouvrir un débat sur le prix ou l’accès à un film classique, mais de montrer, par un contraste vertigineux d’environ soixante ans, à quel point l’accès aux œuvres audiovisuelles tend vers toujours plus...