Suspendues au balcon d’un banal immeuble des Yvelines, d’étonnantes jardinières de géraniums dessinent quatre lettres majuscules en rose, rouge et blanc : « WILD ». Un message pas vraiment raccord avec le support floral composé de bacs en résine synthétique et portants en acier, avec arrosage automatique. « Les jardinières relèvent d’une nature très contrôlée par l’homme, quasi surnaturelle, en contradiction avec le désir de nature sauvage », relève l’autrice de l’installation, l’artiste Aurélie Slonina. Ses œuvres explorent les hiatus de la « nature urbaine », avec une prédilection pour son réceptacle le plus emblématique, la jardinière, ce « concentré visant à composer une nature idéale, dans lequel pourtant le végétal ne s’exprime absolument pas librement ».
Article issu de notre numéro « Êtes-vous éco-anxieux ? », en kiosque en octobre-novembre, librairies et sur notre boutique.
Le petit îlot vert est un habitué de ses aquarelles et de ses sculptures, tantôt détourné à des fins sécuritaires (« Eden », 2013), tantôt rendu à l’état de vestige archéologique du futur (« La Dérive des météores », 2020). Il est aussi un inconditionnel de nos paysages urbains. La végétalisation « hors-sol », en opposition à celle dite de « pleine terre », se déploie grâce aux bacs de toutes formes en matériaux divers (béton, métal, acier, fibre de polyester, polyéthylène ou...