Le 6 mai 1937 vers 19 heures, un dirigeable de 237 mètres de long, avec 97 passagers à son bord, se dirige vers la base aéronavale de Lakehurst dans le New Jersey. Baptisé le Hindenburg, c’est le plus célèbre dirigeable du monde, fierté de l’Allemagne nazie, qui transporte régulièrement une centaine de personnes dans des voyages transatlantiques luxueux. Frank Ward, 17 ans, est membre de l’équipage au sol. Lorsque le Hindenburg fait son approche finale, il saisit une corde pour aider les passagers à débarquer.
Article issu de notre numéro 59 « Sabotage : on se soulève et on casse ? », en kiosque, librairie et sur notre boutique.
Il se souvient avoir pensé, en regardant le capitaine se pencher par la fenêtre : « Ce serait un travail formidable ! Si je vais à l’université, je deviendrai capitaine de dirigeable. » Quelques secondes plus tard, un incendie se déclare à la pointe du Hindenburg. Son ballon, qui contient 200 000 mètres cubes d’hydrogène, se transforme en une torche gigantesque. « Le tissu brûlait aussi vite qu’il pouvait brûler, presque comme du papier d’aluminium quand vous y mettiez une allumette », se remémore Frank. Le reporter Herbert Morrison, qui commente en direct l’arrivée du Hindenburg pour une radio de Chicago, assiste aussi à la scène, avec des sanglots dans la voix. « Mon Dieu il a pris feu. Mon Dieu. La structure est en train de s’écraser au sol. Les passagers...