L’autoplay
Présente sur presque toutes les plateformes de visionnage de contenu, la lecture automatique ou l’« autoplay » permet d’enchaîner automatiquement d’un contenu à l’autre ou d’enclencher une vidéo en « scrollant » d’un choix A à un choix B. Netflix, Spotify, Youtube, et désormais tous les médias sociaux depuis l’arrivée de TikTok en 2016, en ont fait un réglage par défaut. Le but : capter l’attention des utilisateurs le plus longtemps possible afin de récolter un nombre de données toujours plus important et proposer un contenu publicitaire ciblé.
Article issu de notre numéro 64 « Peut-on échapper à l'emprise numérique ? ». En kiosque, librairie et sur notre boutique.
Car, bien pratique, la lecture automatique d’un contenu peut capter notre attention « avant même d’engager nos processus de réflexion », souligne Mehdi Khamassi, chercheur en sciences cognitives au CNRS. Avec ce type de design, le cerveau passe ainsi en mode passif. Une étude parue en 2021 dans la revue NeuroImage a montré qu’il suffisait d’une quinzaine de minutes de visionnage de vidéos TikTok pour activer le réseau cérébral du mode par défaut – soit les régions cérébrales qui s’activent lorsque le cerveau ne s’attèle pas à une tâche précise – en plus de stimuler le système dopaminergique par la nouveauté qui afflue à chaque nouvelle vidéo : « Cela peut s’expliquer d’un point de vue évolutif,...