La décision en a déconcerté plus d’un. Le 9 octobre dernier, entre autres mesures visant à faire face à la crise énergétique, la mairie de Lille ferme les portes de sa serre équatoriale. Les premières déplantations de bananiers, ficus ou caféiers, parfois hauts de plus de dix mètres, suivent quelques jours plus tard. Il faut dire qu’il y a de quoi faire : plus de 2 000 végétaux sont enracinés dans cette serre de béton, verre et acier, parfois depuis des décennies. « Greenwashing ! » accuse Nathalie Sedou, conseillère municipale lilloise de l’opposition (EELV), qui juge le sacrifice de l’équipement culturel au nom de la sobriété « vraiment gonflé ».
Article issu de notre numéro 57 « Manger les riches ? », en kiosque et sur notre boutique.
« Avec ce même critère, on pourrait fermer tous les lieux de culture, de sport, de détente, bref, tout ce qui n’est pas de nécessité vitale ! », proteste Pierre Semal, architecte et président des Amis du Jardin des plantes de Lille. Pétition (près de 11 000 signataires), protestations, tribunes… depuis l’automne, la résistance se fait entendre. Alors que la serre continue de se vider au fil des semaines 1, les opposants plaident que le musée des Beaux-Arts est plus consommateur, sans parler d’équipements privés tels que le centre commercial Euralille – 60 fois la taille de la serre et un thermostat réglé au moins deux degrés plus haut – qui ne...