Spinoza, un retour en joie
Philosophe des affects et de la joie, Spinoza s’impose depuis quelques années comme l’un des grands inspirateurs d’une pensée écologique qui cherche à dépasser l’approche rationaliste du monde.
Philosophe des affects et de la joie, Spinoza s’impose depuis quelques années comme l’un des grands inspirateurs d’une pensée écologique qui cherche à dépasser l’approche rationaliste du monde.
Baruch Spinoza (1632-1677) est peut-être mort il y a trois cent cinquante ans, il n’en connaît pas moins une nouvelle jeunesse. Même Maxime Rovere, qui vient de traduire et de diriger une imposante édition de l’Éthique (Flammarion, 2021), en fait le constat : « Spinoza connaît actuellement une popularité qu’il n’a jamais eue. » La réception de son magnum opus, composée à partir des années 1660, est pourtant copieuse depuis trois siècles. Mais voilà quelques années que plusieurs courants trouvent chez ce penseur des affects et de la joie matière à une inspiration nouvelle.
Article issu de notre numéro 52 « La joie malgré les défaites », disponible en kiosques en juin-juillet et sur notre boutique.
Cette popularité se lit bien sûr dans les livres à succès, comme Le Miracle Spinoza (Fayard, 2017) de Frédéric Lenoir, qui en fait un objet de développement personnel. Mais, au-delà, Spinoza inspire les penseurs de tous horizons, du célèbre neuroscientifique António Damásio, qui le transforme en précurseur de la neurobiologie (Spinoza avait raison, Odile Jacob, 2003), à l’économiste Frédéric Lordon, qui s’en inspire pour sa critique du capitalisme, et au philosophe du vivant Baptiste Morizot.
Il s’agit même d’un « mouvement mondial », assure Maxime Rovere : chacun (re)lit Spinoza au regard de ses propres enjeux, comme en Amérique latine où il est mêlé au marxisme, ou en Turquie à propos de problèmes...
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