8 octobre 2006. Le président Yoweri Museveni annonce la découverte de gisements pétroliers commercialisables dans l’ouest de l’Ouganda. Un trésor inespéré pour ce pays de l’Afrique des Grands Lacs, qui compte 48 millions d’habitants, dont 42 % vivent avec moins de 1,90 dollar par jour1.
Article issu de notre numéro 65 « Fric fossile ». En librairie et sur notre boutique.
Quatre ans plus tard, à l’occasion d’un discours à la nation, le président Museveni, au pouvoir depuis 1986 dans un « régime autoritaire moderne »2, se félicite de la fin prochaine, grâce à l’extraction pétrolière, de la dépendance de son pays à l’égard de l’aide internationale : « Le pays est en train d’évoluer de la dépendance à l’aide vers l’autonomie budgétaire en raison de l’amélioration de la mobilisation des recettes intérieures (…). Avec la perspective de revenus pétroliers importants, l’Ouganda sera bientôt libre de toute influence extérieure dans la mise en œuvre de ses programmes d’investissement. »
« Néocolonialisme et impérialisme »
Le 13 septembre 2022, alors que l’exploitation des gisements Tilenga et Kingfisher, confiée au Français TotalEnergies et au Chinois Cnooc, n’a pas encore débuté, le Parlement européen vote une résolution « sur les violations des droits de l’homme en Ouganda et en Tanzanie en lien avec les investissements réalisés dans des projets fondés sur les énergies...