Agriculture et luttes écologistes

Sylvie Colas : « Il faut redonner aux agriculteurs le sens de leur métier »

Photos : Alexandre Ollier

Éleveuse et maraîchère bio dans le Gers depuis 40 ans, Sylvie Colas est l’une des sept secrétaires nationaux de la Confédération paysanne. Des combats anti-OGM à l’accueil de personnes sans-papiers en zone rurale, la syndicaliste compte à son actif quatre décennies d’engagement pour la défense du vivant, de la paysannerie et de la solidarité dans les campagnes. Socialter l’a interrogée sur le rôle de la « Conf’ » dans les luttes écologistes emblématiques de ces dernières années, et sur les convergences mais aussi les frictions entre militants paysans et écologistes.

Vous êtes installée en polyculture-élevage bio dans le Gers depuis des décennies. Et vous avez représenté récemment la Confédération paysanne, pour laquelle vous militez depuis vingt-cinq ans, à la COP16 sur la biodiversité en Colombie, dans le cadre du réseau international Via campesina1. La protection du vivant est-elle un moteur central de votre engagement ?

C’est plus qu’un moteur. En tant que paysans, la dégradation de l’environnement aboutit au fait que nous n’arrivons plus à produire. Sans pollinisation, vous n’arrivez tout simplement plus à féconder vos cultures. Sans biodiversité des insectes, vous vous retrouvez avec des moucherons qui transmettent des virus aux animaux. Et les conséquences d’un climat qui se réchauffe, c’est la dispersion d’un certain nombre de maladies que l’on ne voyait pas avant. Tous les ans nous avons un nouveau virus, parce que ces derniers trouvent des conditions favorables dans les élevages industriels.

Article issu de notre n°67 « Résistances rurales », disponible en kiosque, en librairies et sur notre boutique.

Quand un virus entre dans un élevage de 20 000 poules pondeuses, c’est une véritable bombe sanitaire. Il contamine toute la faune sauvage alentour. Aujourd’hui, les rendements en agriculture baissent dans toutes les régions. Cette année, nous allons perdre environ un tiers de l’élevage de moutons en France. Et tout cela contribue à l’abandon du métier. Il faut donc...

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NUMÉRO 67 : DÉCEMBRE 2024 - JANVIER 2025:
Résistances rurales : Comment lutter contre l'extrême droite depuis les campagnes ?
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