Vous êtes installée en polyculture-élevage bio dans le Gers depuis des décennies. Et vous avez représenté récemment la Confédération paysanne, pour laquelle vous militez depuis vingt-cinq ans, à la COP16 sur la biodiversité en Colombie, dans le cadre du réseau international Via campesina1. La protection du vivant est-elle un moteur central de votre engagement ?
C’est plus qu’un moteur. En tant que paysans, la dégradation de l’environnement aboutit au fait que nous n’arrivons plus à produire. Sans pollinisation, vous n’arrivez tout simplement plus à féconder vos cultures. Sans biodiversité des insectes, vous vous retrouvez avec des moucherons qui transmettent des virus aux animaux. Et les conséquences d’un climat qui se réchauffe, c’est la dispersion d’un certain nombre de maladies que l’on ne voyait pas avant. Tous les ans nous avons un nouveau virus, parce que ces derniers trouvent des conditions favorables dans les élevages industriels.
Article issu de notre n°67 « Résistances rurales », disponible en kiosque, en librairies et sur notre boutique.
Quand un virus entre dans un élevage de 20 000 poules pondeuses, c’est une véritable bombe sanitaire. Il contamine toute la faune sauvage alentour. Aujourd’hui, les rendements en agriculture baissent dans toutes les régions. Cette année, nous allons perdre environ un tiers de l’élevage de moutons en France. Et tout cela contribue à l’abandon du métier. Il faut donc...