Impossible de les manquer en vous promenant le long de la presqu’île du Croisic. Là où auparavant l’horizon ne ménageait une place qu’aux porte-conteneurs et navires de pêche, se dressent à présent 80 géants d’acier brassant l’air. Plantés à une douzaine de kilomètres au large et mis en service l’année dernière, ils forment le premier parc éolien marin de France. Le fruit de leur rotation hypnotique est censé peser 1,7 térawatt-heure chaque année, l’équivalent de 20 % de la consommation électrique de Loire-Atlantique. Inimaginable sans terres rares, l’un des principaux ingrédients des générateurs chargés de convertir l’énergie du vent en électricité. Et du haut de ces nacelles culminant à plus de 100 mètres, ce sont des tonnes et des tonnes de terres rares qui nous contemplent.
Article issu de notre numéro 59 « Sabotage : on se soulève et on casse ? », en kiosque, librairie et sur notre boutique.
L’éolien offshore n’est pas le seul secteur à s’en être entiché. Les terres rares se sont aussi invitées dans les moteurs des véhicules électriques. Voilà pourquoi celles que l’on surnomme parfois les « vitamines des économies modernes » tournent à plein régime de croissance. Pour saisir pleinement les motifs de cette envolée, un petit travail de définition s’impose. Car le terme « terres rares » est en lui-même contre-intuitif à plus d’un titre. D’abord parce qu’il ne s’agit pas de...