Lors du festival de Woodstock en août 1969, rassemblant un demi-million de personnes, Theodore Roszak avait 35 ans et parcourait depuis plusieurs années déjà les campus universitaires. Professeur d’histoire à l’université d’État de Californie, à Berkeley, il avait à cœur de saisir l’effervescence qui secouait alors une partie de la jeunesse américaine, mélange de contestation politique, d’aspiration à des modes de vie alternatifs et de revendications écologistes.
Article issu de notre numéro 64 « Peut-on échapper à l'emprise numérique ? ». En kiosque, librairie et sur notre boutique.
Né en 1933 à Chicago, dans l’Illinois, fils d’un ébéniste et d’une mère au foyer de confession catholique, Theodore Roszak obtient en 1958 un doctorat d’histoire à l’Université de Princeton. Lors de séjours en Angleterre au début des années 1960, participant à la rédaction du journal Peace News, il fréquente les rassemblements pacifistes et rencontre cette jeunesse contestataire qui deviendra par la suite son sujet d’étude. Homme de terrain, de retour aux États-Unis, il écrit pour divers journaux ancrés à gauche, comme l’hebdomadaire The Nation, traitant de cette contre-culture qu’il contribuera à faire connaître.
Car au-delà du refus de la guerre du Vietnam, de la libération sexuelle, de la musique pop et du mouvement hippie, l’historien y perçoit le rejet de la « technocratie », dominée par des experts,...