Rendre le système économique plus résistant aux chocs futurs, sortir de la dépendance aux énergies carbonées et réduire drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre : si ces objectifs font consensus, nombreux sont ceux qui espèrent un retour de la croissance pour y parvenir. Pour d’autres, cet espoir est une chimère. Jugeant que « les débats autour de la transition écologique se sont surtout focalisés jusqu’ici sur des montants d’investissements et des tuyaux de financement », le think tank The Shift Project propose de prendre le problème d’une autre manière. L’association a présenté début mai les premiers éléments de son « plan de transformation de l’économie française » (1). En se fixant une contrainte : ne pas faire le « pari incertain et périlleux » d’un retour de la croissance.
Tout semble pourtant plus simple avec quelques points de PIB supplémentaires... L’isolation des « passoires thermiques », le financement des transports en commun ou la relocalisation de la production nécessitent des investissements massifs. Or, « la dernière fois que la société française a su planifier et mettre en œuvre de grands desseins communs, elle jouissait d’une croissance qui lui permettait d’investir puissamment », avertit le document de 50 pages publié par le Shift Project. « La France d’aujourd’hui n’a plus ce luxe, sans doute précisément parce qu’elle se rapproche, tout...