Camps de réfugiés, zones sinistrées isolées. Bon nombre d’endroits dans le monde n’ont pas accès à l’électricité alors qu’elle leur serait vitale. Des solutions existent, à l’image des groupes électrogènes. Mais ces mini centrales électriques fonctionnent à l’énergie fossile et sont donc polluantes et non durables : elles ont besoin d’être constamment réalimentées en essence, gazole ou gaz, représentant une perte de temps et d’énergie pour les secours et les personnels d’ONG par exemple.
Imaginez un de cerf-volant capable de produire de l’électricité. Cette idée, nommée Zéphyr Solar, est en passe de devenir réalité. Pour financer ce projet, un duo français a lancé une campagne de crowdfunding sur So We Fund. En 48 heures et sans communication, ils ont récolté plus de 20.000 euros, “mais l’objectif est fixé à 500.000 euros”, précise Julie Dautel, co-fondatrice du projet devenu start-up avec Cédric Tomissi. Somme qui devra être réunie avant la fin du mois d’octobre. MakeSense a découvert le projet et a décidé de l’incuber dans son SenseCube de Paris.
Le duo a conçu un ballon photovoltaïque, capable de produire de l’électricité grâce à l’énergie solaire. Cette centrale volante est gonflée à l’hélium et peut monter jusqu’à 150 mètres d’altitude. Idéal pour capter l’énergie du soleil en allant au-delà des végétations ou des constructions. Il permet aussi un gain de temps important car, contrairement aux groupes électrogènes, les ballons ont besoin d’être alimentés –en hélium– qu’une fois par mois.
Lampes et caméras à bord
Une fois l’énergie solaire captée, celle-ci est transformée en électricité puis envoyée au sol vers un dispositif de gestion et de stockage énergétique. Celui-ci va analyser l’électricité reçue avant de la distribuer de manière optimale. Ces dispositifs sont aussi équipés de batteries, qui permettent de stocker 15 kWh d’électricité pour fournir de l’énergie la nuit.
Ces ballons ne se cantonnent pas à la fourniture d’énergie. Il est en effet possible d’embarquer divers dispositifs à bord, comme des caméras par exemple afin de mieux coordonner les opérations en fonction des besoins. Des lampes peuvent aussi être installées pour éclairer la nuit afin d’assurer la sécurité de la zone sinistrée.
Des clients déjà intéressés
Les premiers clients du trio français seront certainement des ONG. Elles ont besoin d’un dispositif rapide et efficace après leur arrivée en zone sinistrée. Or, le ballon ne demande que quelques minutes d’installation. Il dégage aussi de l’espace pour déployer des soins ou des tentes. Enfin, le ballon peut être utilisé simplement lors d’inondations, quand les centrales électriques sont à l’arrêt.
Les jeunes entrepreneurs ont testé un premier prototype en avril 2017 à Valençay dans l’Indre. “Les résultats sont super positifs. Maintenant nous espérons lever les 500.000 euros de fonds avant de passer à la commercialisation en 2018”, explique Julie Dautel. Des partenariats commencent aussi à se développer, notamment avec Nokia et la Croix-Rouge. “Un devis est en cours de contractualisation” avec l’association, précise la cofondatrice.
Cette nouvelle source d’électricité ne servira pas que pour l’humanitaire. Le marché de l’événementiel en plein air est aussi visé. Concerts, festivals, événements sportifs, grand nombre de secteurs peuvent être intéressés par ce concept. Peut-être retrouverons-nous ces ballons lors des Jeux Olympiques à Paris en 2024 ?
Photos : © Zéphyr Solar
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