Depuis les années 70, de plus en plus d'agriculteurs et de particuliers se tournent vers la permaculture. Inspirée du fonctionnement naturel des écosystèmes végétaux, elle permet de concevoir des cultures autosuffisantes tout en respectant la biodiversité.
En pratique, il s’agit de créer un espace de culture faisant interagir différentes espèces entre elles, animales ou végétales. Plus les espèces sont locales et saisonnières, plus il y a de chance qu’elles résistent aux conditions climatiques du terrain sans l’intervention de l’homme.
Aujourd'hui, les entreprises rejoignent le mouvement, à l'image de la start-up Greenastic qui a lancé une application dédiée aux jardiniers du dimanche. Elle vous permet de faire les bons choix en modélisant votre jardin sur écran avant de vous lancer dans une mini révolution agricole.
Pour agencer au mieux votre carré de verdure, connectez-vous, indiquez les espèces que vous souhaitez cultiver et leur quantité, puis l'algorithme de Greenastic vous indiquera les meilleures interactions possibles. L'entreprise cherche à s’adapter à tous les profils, même les plus néophytes: en quelques clics, des graines non traitées à la traçabilité parfaite arrivent chez vous, prêtes à l’emploi.
Parier sur les petits gestes pour initier les grands changements
En jouant sur la qualité et parfois même la rareté des produits, la start-up souhaite sensibiliser les citoyens au jardinage éco-responsable. Si Greenastic se tourne d'abord vers les particuliers, c'est parce qu'elle est consciente qu’une évolution globale commence par une prise de conscience locale.
En jeu, limiter l’utilisation d’énergies fossiles et d’eau pour l'agriculture. Entre l’utilisation de ressources locales et la mobilisation de savoir-faire venus du monde entier, la permaculture s’adapte facilement à des conditions climatiques extrêmes.
De quoi réduire drastiquement les coûts traditionnels des productions agricoles: épandage, arrosage en période de sécheresse, utilisation d’engrais chimiques, de pesticides et d’herbicides, entretien des champs, etc. En favorisant les circuits courts, elle entraîne également la réduction des coûts de transport et de logistique —et leur impact environnemental.
Mais un passage à une agriculture biologique et de saison (qui n’affaiblit pas les sols, s’adapte à son environnement et son écosystème) nécessite une profonde refonte de notre manière de penser.
L'éveil de la permaculture
Des universités, comme celle de Lausanne ou l’Université Populaire de Permaculture, commencent à proposer des projets et des enseignements théoriques sur la permaculture. En parallèle, le commerce de produits issus de ce mode de production se généralise doucement grâce à la multiplication des stands de marché, AMAP et même cantines scolaires qui en proposent.
Ainsi, Greenastic a bien compris qu’une sensibilisation et une implication de la part de la société civile ne se fera que par étape. Une vision réaliste qui prend en compte le fort contrôle exercé par l’industrie agroalimentaire. Face au système de monoculture actuel et la mise en place très lente d’une permaculture pérenne (on compte une dizaine d’années pour des rendements conséquents), ce mode de production reste difficilement réplicable à grande échelle.
Avec une faible documentation sur le sujet et une démocratisation des techniques de production trop peu récente, la permaculture ne touche encore qu’une frange militante de la population. Dans ce contexte, des initiatives grand public comme Greenastic ont le mérite de défricher la voie.
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