Catastrophe climatique

Dans la Vallée de la Roya : entre éco-anxiété et solidarité

Photos : Cyrille Choupas

La nuit du 2 octobre 2020, les pluies diluviennes de la tempête Alex ont laissé des traces indélébiles dans la vallée de la Roya, à la frontière de l’Italie. Les routes et les ponts ont cédé sous la pression de l’eau. Des pans de montagne ont disparu, la rivière a emporté des vies. Les plus anciens résidents, qui louaient la tranquillité de leur paradis caché, vivent aujourd’hui avec un stress post-traumatique. Quant à la reconstruction, porteuse d’espoirs, elle laisse pour l’instant de nombreuses blessures ouvertes. Deux ans plus tard, les plaies psychologiques provoquées par la catastrophe restent béantes, mais donnent aussi lieu à un grand remue-ménage associatif, collectif et écologique.

Quand les premières gouttes surviennent en cette fin d’été, les visages se tendent, les mines se renfrognent. Des yeux inquiets font des allers-retours entre le ciel d’averse et la rivière, dont on guette le gonflement ; on vérifie si l’eau n’y est pas trop boueuse, et puis vite, on rentre chez soi. Les souvenirs sont encore vifs dans la vallée de la Roya, située dans le département des Alpes-Maritimes, à la frontière de l’Italie. La tempête Alex qui s’est abattue il y a bientôt deux ans aura fait dix morts et huit disparus dans l’arrière-pays niçois.

Reportage issu de notre numéro « Êtes-vous éco-anxieux ? », disponible en kiosques, librairies, et sur notre boutique


À l’approche de ce sinistre anniversaire, les souvenirs douloureux rejaillissent, la mémoire entre en ébullition. « Chaque jour, j’entends un nouveau récit sur la tempête », témoigne Odilon Gournay, bénévole des chantiers de reconstruction, aujourd’hui installé à Saorge, village haut perché relativement épargné. « Alex, c’étaient des tsunamis qui déferlaient des crêtes », rappelle-t-il. Les chiffres, colossaux, donnent une certaine idée du chaos : en quelques heures seulement, plus de 500 litres d’eau au mètre carré sont tombés, les rivières ont crû à plus de 8 mètres de hauteur, arrachant du sol une centaine de maisons. Une catastrophe climatique inédite,expliquée par la conjonction d’une haute température de la...

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NUMÉRO 66 : OCTOBRE-NOVEMBRE 2024:
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