Les coïncidences n’en sont parfois pas. Surtout quand elles s’accumulent, comme en 2021. D’un côté, ces derniers mois ont témoigné d’une amplification sans précédent des effets du dérèglement climatique : mégafeux, dômes de chaleur, inondations diluviennes, fonte accélérée de l’Arctique… Et pourtant, de l’autre côté, cette année de reprise a marqué le retour en force d’un rêve très « sixties » : celui de la conquête spatiale. En parallèle des catastrophes écologiques, 2021 a été rythmée par une actualité galactique toujours plus renversante. L’année a commencé fort, avec l’atterrissage sur Mars, en février, de l’engin motorisé Perseverance. Ce qui nous a valu des images de poussière et de cailloux composant le sol désolé de la Planète rouge. Au milieu du battage médiatique mondial, le journaliste et écrivain Stéphane Foucart s’alarmait déjà de cette « science hollywoodienne » dont l’intérêt n’est pas seulement l’avancée des connaissances, mais la création d’une mythologie qui « travaille les imaginaires et les inconscients ». De ce fait, « par l’empilement d’informations décontextualisées faisant accroire qu’il y aurait dans le cosmos une multitude d’ailleurs vivables et accessibles, elle rend plus supportable la destruction de l’environnement, en nourrissant le vague espoir d’un exode possible ».
Le journaliste vise juste, puisqu’il suffit de lire les...