La région Île-de-France est partie à la rencontre de quatre innovations en milieu urbain «qui limitent l'impact de notre vie quotidienne sur l'environnement sans pour autant nous renvoyer à l'âge de pierre». Tour d'horizon.
Faudra-t-il sacrifier notre confort pour sauver la planète ? C’est la question que s’est posée la région Île-de-France en allant à la rencontre des acteurs de demain se trouvant dans son périmètre. Du boulevard périphérique de Paris, à Montreuil, en passant par les quartiers de Saint-Ouen et les champs de Val de Seine, découverte de quatre innovations qui changent déjà la donne en milieu urbain face au dérèglement climatique.
Sharette : «Repensons la voiture comme un transport en commun»
Sharette est la première application mobile de covoiturage de proximité. Créée sous l’impulsion de La Régie autonome des transports parisiens (RATP), elle représente un «plan de service porte-à-porte» visant à limiter l’impact carbone des véhicules circulant en périphérie et au sein de la capitale parisienne. «Nous sommes bien conscients que tous les transports publics ne peuvent pas irriguer toute l’Île-de-France», reconnaît dans le reportage Dominique de Ternay, chargé du marketing de la RATP. «Il est donc particulièrement important pour nous de trouver des solutions complémentaires pour mettre en avant un service complet», poursuit-il. Sharette a été lancée en juin 2015 et fonctionne sur le même principe que la start-up Blablacar, mais ne couvre que l’Île-de-France.
Éco-quartiers à Saint-Ouen : et si la ville manquait de vert ?
À Saint-Ouen poussent les Docks, des «éco-quartiers», ou quartiers verts. Autolib’ et velib’ y sont rois, alors que les véhicules polluants sont évités. Dans cet environnement protégé et constamment analysé par des spécialistes, les écoles primaires sont équipées de panneaux photovoltaïques et d’un système récupérant la chaleur de la Seine pour générer de l’énergie. Enfin, «12 hectares de parcs» viennent embellir ce voisinage déjà bien vert, complète Jérôme Brachet, responsable d’aménagement de Saint-Ouen.
Une agriculture favorisant circuit court et produits frais
Aux Mureaux, à 39 km à l’ouest de Paris, la coopérative BIO Val de Seine alimente les «cantines scolaires et chaînes de magasins biologiques» de la capitale. Xavier Dupuis, président de la coopérative, explique qu’«une agriculture en Île-de-France présente une empreinte carbone faible, du fait de sa production locale» et limite considérablement les frais de transports. «Le légume n’a pas fait plusieurs milliers de kilomètres avant d’arriver dans l’assiette du consommateur. Ainsi, il arrive extrêmement frais», ajoute l’agriculteur. Antoine Lagneau, chargé de mission agriculture urbaine dans la région, observe que «c’est en multipliant ce genre d’initiative que la consommation de produits locaux prendra de l’ampleur».
Un FabLab qui profite des déchets de Montreuil
Fablab : «laboratoire de fabrication, espace de créativité, où l’on crée en open-source». Celui de Montreuil, en Seine-Saint-Denis, s’est engagé à lutter contre le changement climatique. En effet, «quand on conçoit son mobilier soi-même, on y est plus attachés et on le conserve plus longtemps. Au final, on a des objets et du mobilier plus durables», explique Philippe Schiesser, président de l'Association pour l'Éco-design et l'Économie circulaire (APEDEC / écodesign Fab Lab). Stratégiquement placé, le laboratoire a choisi de s’installer dans la zone industrielle Nord de Montreuil, baptisée «Mozinor», pour sa forte concentration de PME. Le fablab récupère environ 3 000 tonnes de déchets et matériaux issus des entreprises environnantes afin de les upcylcer. «L’objectif zéro déchet, zéro kilomètre est tenu», se réjouit Philippe Schiesser.
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