C’est un fait connu, pour l’instant peu combattu : plus un ménage est précaire et plus il est exposé à la pollution de l’air. En France, entre 40 000 et 48 000 personnes meurent tous les ans en raison d’une surexposition aux particules fines. En cause : les émissions des moteurs thermiques.
Article issu de notre numéro 62 « L'écologie, un truc de bourgeois ? », disponible en kiosque, librairie et sur notre boutique.
Parmi les victimes, les publics modestes, qui résident majoritairement dans des endroits privés d’espaces verts et à proximité des grands axes routiers, sont surreprésentés. À Paris, les habitants de banlieue ont trois fois plus de risques de décéder après un épisode de pollution. Ces inégalités touchent aussi les enfants : les bambins des familles aux petits revenus ont 1,6 fois plus de risques de devenir asthmatiques et deux fois plus de contracter la bronchiolite que la progéniture des parents à hauts salaires.
Un enjeu de santé publique et social majeur auquel la ZFE-m (pour zone à faibles émissions mobilité) pourrait en partie s’attaquer, s’accordent les experts. Apparues dans la loi d’orientation des mobilités en 2019 et renforcées par la loi Climat et résilience en 2021, ces zones visent à interdire progressivement la circulation de certains véhicules thermiques dans les agglomérations dépassant les seuils de qualité de l’air. En fonction de la motorisation et de l’âge du véhicule, une...