Villes, cantons, micro-États : et si les structures politiques de petite taille étaient les seules capables de nous rendre heureux ? L’idée est défendue par un courant de pensée qui, face aux fantasmes de puissance des grands États modernes, envisage le salut dans une formule simple : « small is beautiful ».

Tour d’horizon de ces courants de pensée qui ont mis
la commune au cœur de leur philosophie politique.

Une nouvelle expérience révolutionnaire est née au nord de la Syrie. Créée dans le chaos de la guerre civile syrienne, la région autonome du Rojava (littéralement, Kurdistan « de l’Ouest »), fut à la pointe du combat contre les djihadistes et en particulier contre Daech. Surtout, le Rojava suscite un nouvel espoir avec sa politique, menée par la base, qui met en pratique les principes du « confédéralisme démocratique » (ou communalisme kurde). Un correspondant local nous en fait le récit.

Aujourd’hui envisagé comme une solution possible au libre-échange mondialisé, le recours à l’économie locale et communale a pourtant été au Moyen Âge l’antichambre du capitalisme. En favorisant la montée en puissance de la classe bourgeoise, commerçante et financière, les communes libres ont d’abord sapé le système féodal avant de fragiliser les États-nations.

Barcelone est dirigée depuis 2015 par une équipe municipale issue des mouvements sociaux. Une mairie « rebelle » menée par une ancienne militante du droit au logement, Ada Colau. Son programme : mettre en place une démocratie plus directe, plus radicale, et lutter contre la corruption, tout en prônant la sauvegarde de l’intérêt général. Mais face aux obstacles légaux et juridiques, l’équipe peine à tenir toutes ses promesses.

À l’approche des élections municipales, les discours politiques prônant le localisme et la décentralisation se multiplient. À gauche notamment, monnaies locales, AMAP, expérimentations économiques et sociales en tous genres suscitent bien des espoirs. Aurélien Bernier, auteur de L’Illusion localiste. L’arnaque de la décentralisation dans un monde globalisé (Utopia, 2020), nous met pourtant en garde contre un mot d’ordre trop largement partagé.

François Bégaudeau ne manque pas de casquettes : romancier, metteur en scène, documentariste, critique de cinéma, essayiste et même scénariste (Palme d'Or 2008 pour Entre les murs). Une voix publique et politique, aussi, s'attaquant sans complexe à la bourgeoisie de « gauche » dans son récent ouvrage Histoire de ta bêtise (Pauvert, 2019), développant une analyse marxiste de la société et de la lutte des classes, et compagnonnant volontiers avec la pensée anarchiste. Son second documentaire, Autonomes, sortira en salles fin mars. L'occasion pour Socialter de recueillir son sentiment sur une France divisée où toujours plus de citoyens font « défection ».

En remportant les élections municipales en 2014 avec une liste participative et citoyenne, le village de Saillans dans la Drôme est devenu le symbole du retour des habitants dans le jeu démocratique local. Une expérience inédite qui n’a pas fait que des heureux.

Il n’y a pas que le gouvernement qui peut changer des choses. Si l’attention est focalisée sur la politique nationale, de nombreuses municipalités font preuve d’imagination pour transformer la vie locale. Des transports en commun à la gestion de l’eau, voici un tour de France de ces villes à l’avant-garde.

Elles n’ont jamais été aussi courtisées et offensives. À l’approche des élections municipales, associations et ONG écologiques s’activent : face à l’urgence environnementale, les six prochaines années seront décisives. Lestée par le « greenwashing » et l’immobilisme, la société civile peut-elle sauver la transition ?

Comment les futurs maires peuvent-ils engager leur commune sur la voie de la transition écologique ? Quels sont les outils à disposition et par où commencer ? Socialter a sélectionné une série de mesures proposées par des ONG, des coopératives, des chercheurs et des spécialistes.

L’affaire remonte aux années 1970. Une huile alimentaire, polluée aux PCB lors de sa phase de fabrication et commercialisée par l’entreprise Kanemi, a été vendue à la population d’îles reculées du sud du Japon, entraînant une crise sanitaire majeure qui perdure aujourd’hui. Les habitants de l’archipel de Goto réclament toujours justice, tandis que l’industriel n’a jamais reconnu sa responsabilité dans ce drame humain.

La participation aux élections et la confiance dans les élus ne font que s’éroder depuis des années. Censure, culpabilisation, manipulation de l’histoire, endoctrinement dès le plus jeune âge, diabolisation du non-vote… De nombreux arguments et stratégies sont aujourd'hui développés pour décrédibiliser l'abstention ou la présenter comme un fléau. Mais est-ce bien le cas ? Non, répond Francis Dupuis-Déri, professeur de science politique et auteur du livre Nous n’irons plus aux urnes. Plaidoyer pour l’abstention (Lux Éditeur, 2019). Il nous invite au contraire à nous émanciper d’un système électoral à bout de souffle et, selon lui, bien peu démocratique.

À quelques mois des élections municipales de 2020, les « listes citoyennes » se multiplient, tantôt stratégie électorale de la part de partis politiques traditionnels, tantôt listes apartisanes aux ambitions avant tout participatives. Ces listes traduisent-elle pour autant réellement l’émergence d’une nouvelle force politique ?

Aujourd’hui, 85 % des Français souhaitent que les questions environnementales prennent une place importante dans les propositions des candidats aux prochaines municipales. À l’approche des élections, de nombreux maires anticipent et verdissent leur programme, entament leur transition... Prise de conscience ou simple coup de peinture opportuniste ?

Pavées, en ciment ou en asphalte, ces fines bandes de terrain, anodines en apparence, sont aujourd’hui au cœur d’enjeux écologiques, numériques et de mobilité. Alors que les élections municipales se profilent, maires et candidats prennent position sur cette précieuse réserve de foncier métropolitain, encore sous-exploitée pour les uns, déjà trop investie pour les autres. Et si les trottoirs dessinaient le futur de nos villes ?

Artiste, plasticienne, artisane… À seulement 31 ans, Lauren Collin est une sommité du papier sculpté. Avec son scalpel, l’ancienne architecte d’intérieur fait jaillir des formes singulières sur de simples feuilles aquarelle. Rencontre avec une personnalité passionnée.

En Seine-Saint-Denis, une petite usine transformera bientôt les déblais issus des travaux du Grand Paris en briques de terre crue. Réinventer une méthode millénaire pour construire la ville de demain : l’expérimentation séduit, mais elle se heurte aux logiques du secteur du BTP.

Ancien codeur informatique, il parcourt crêtes pyrénéennes, massifs alpins et cols népalais pour lancer dans l’immensité montagnarde de lumineux poèmes en morse. Rencontre, à son retour d’une ascension dans l’Himalaya, avec un artiste qui détourne le numérique pour mieux habiter le monde.